Le gouvernement veut faire redémarrer l’immobilier
Le gouvernement a pris conscience des difficultés de l’immobilier. Plusieurs ministres se sont réunis vendredi avec les opérateurs. Une commission de suivi est créée. Le secteur créait 50.000 à 60.000 emplois par an. Depuis un an ou deux, il en détruit. C’est également le secteur moteur du BTP. De plus, la fragilité de certains opérateurs préoccupe. Ce qui se dit sur la place, c’est que l’endettement de certains groupes immobiliers est tellement élevé qu’il constitue un risque systémique pour le secteur bancaire en cas de défaut de paiement. Des promoteurs contactés par Médias 24 accusent également les banques de ne plus jouer le jeu, malgré les garanties Fogarim et Fogaloge mises en place par l’Etat. “C’est tout le modèle mis en place qui partait en vrille“, nous explique Youssef Iben Mansour, président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers, FNPI. Les opérateurs, la FNPI notamment, étaient demandeurs d’une concertation et de décisions pour faire redémarrer le secteur. Ils ont donc été agréablement surpris d’être invités à cette réunion et ils en sont sortis assez satisfaits, bien que “frustrés de ne pas voir de décisions immédiates“. Ils ont perçu “un intérêt réel“ de la part de leurs interlocuteurs. Une commission de suivi a été constituée, composée des secrétaires généraux des ministères concernés et de représentants des opérateurs. L’objectif est la solvabilisation de la demande à travers la mobilisation de certaines garanties. Le financement des promoteurs n’est pas oublié, ainsi que l’accélération des procédures. Les ministres présents étaient le ministre de l’Habitat et de la Politique de la Ville, le ministre de l’Intérieur, le ministre de l’Economie et des Finances et le ministre de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire National. Autrement dit, Nabil Benabdellah, Mohamed Hassad, Mohamed Boussaid, Mohand Laensar. Cette rencontre a été consacrée à l’étude des mesures à prendre et de nature à donner une dynamique nouvelle au secteur de l’immobilier et aux modalités permettant aux pouvoirs publics d’accompagner les professionnels et d’appuyer leurs actions en matière d’investissement immobiliers, en particulier la production et la commercialisation des logements sociaux destinés aux catégories sociales à revenu limité de même que la contribution de ce secteur à la résorption de l’habitat insalubre, indique un communiqué du ministère de l’Habitat et de la Politique de la Ville, cité par la MAP. Lors de cette réunion, marquée par un climat positif et de confiance mutuelle et la volonté partagée de renforcer l’esprit de collaboration et de partenariat entre les Départements gouvernementaux concernés et des professionnels, plusieurs questions ont été abordées dans la perspective d’apporter les réponses et les mesures adéquates et de nature à permettre à ce secteur vital de continuer à jouer pleinement son rôle de locomotive de l’économie nationale tant en matière d’investissement, de création d’emploi et d’amélioration des conditions de vie de larges populations, précise le communiqué. « Il s’agit également de consolider les acquis importants de notre pays dans ce domaine en préservant la croissance des grands investissements réalisés dans ce secteur au cours de la dernière décennie et qui ont permis à des milliers de familles marocaines d’accéder à un logement décent dans des conditions appropriées », ajoute la même source. Les participants à cette réunion ont notamment abordé les questions au cœur de l’intérêt des pouvoirs publics et des professionnels et particulièrement celles relatives au financement du secteur à travers l’étude de mesures promptes à promouvoir la demande et à renforcer l’offre d’habitat ainsi que celles urgentes et de nature à encourager les investissements immobiliers grâce à un accompagnement efficace du secteur bancaire en matière de financement et de mobilisation des liquidités nécessaires. Cette réunion s’est également intéressée à l’étude des modalités efficientes de mobilisation du stock en habitat constitué des milliers d’unités d’habitat disponibles et non utilisées. L’accent a été mis sur la nécessité de promouvoir le secteur locatif et d’encourager les investissements dans ce domaine à travers une série de mesures et d’accompagnement tout en préservant l’équilibre souhaité entre investissement public et privé. Par ailleurs, les participants ont débattu des voies susceptibles de renforcer l’offre d’habitat à travers une plus grande implication des promoteurs immobiliers dans la réalisation des projets d’habitat destinés à la classe moyenne ainsi que de permettre aux couches sociales à revenu limité d’accéder au financement à travers une forte implication des banques dans ce domaine et en apportant les garanties nécessaires à l’élargissement de l’assiette des bénéficiaires des crédits au logement notamment le FOGRIM et leFOGALOGE. Les participants ont également abordé la simplification des procédures administratives relatives à la délivrance des autorisations et des documents administratifs et la possibilité d’en réduire les délais notamment par l’application saine des dispositions du nouveau règlement général de la construction. Des questions relatives à la qualité des constructions et à l’amélioration du paysage urbain ont également été discutées.